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Le Journal de l'AAPPMA du Bas Verdon

Consultation du public sur le projet d'arrêté de régulation du cormoran

Veuillez trouver ci-dessous le lien sur la consultation du public sur la dérogation d'autorisation de tir du grand cormoran. Vous avez jusqu'au 8 novembre 2024 pour vous exprimer.

Pour ceux qu'ils veulent participer, rien de plus simple, il faut cliquer sur le lien ci-dessus et mentionner votre position, puis exprimer vos arguments et mentionner votre nom et prénom.
Voici à la suite quelques arguments qui font suite à notre d'expérience que vous pouvez reprendre.

Rappel du contexte. Comme vous le savez peut-être, la population de cormorans ont augmenté. Leur présence dans les terres a augmenté alors qu'à l'origine ce sont des oiseaux piscivores de mer, d'océan, d'estuaire ou de très grand lac intérieur.
Du fait l'appauvrissement des stocks de poissons à cause de leur surexploitation par l'Homme dans les milieux précités. 
Cela fait plusieurs années que leur évolution est importante dans nos milieux et qui sont déjà largement impactés par les prélèvements d'eau et les pollutions diverses et variées…
Habituellement, nous disposons d'une possibilité de tir d'effarouchement et de régulation, même si ce n'est pas une fin en soi de tuer un animal que l'on ne mange pas !
Cela permettait d'atténuer les impacts. En 2023 comme en 2022, l'Etat avait fixé le quota à 0 au niveau national ... Par l’action juridique d’AAPPMA et de Fédération, le Conseil d’Etat ayant retoqué ce quota, l’Etat est obligé de prendre de nouvelles mesures.
Ce qu'il faut bien comprendre c'est que les poissons sont déjà impactés par le faible débit et ne peuvent pas se déplacer, ils sont de fait figé dans l'eau alors que ces grands oiseaux peuvent se déplacer aisément au grès des stocks disponibles de poissons …
Ces oiseaux étant migrateurs on ne peut contrôler les flux ni prédire leur impact à notre échelle ... l'enjeux est bien plus global.

Par ailleurs, le législateur en décidant de maintenir la protection de cet oiseau n'a pas anticipé l'augmentation de cette population. En effet, un des prédateurs naturels, le pygargue à queue blanche n'est que très peu présent. Et le programme de réintroduction de cette espèce est assez limitée. En bref, la préservation d'une espèce ne doit pas se faire au détriment d'autre et sans oublier qu’il faut agir sur toute la chaine alimentaire et sur son habitat....

 

  • le grand cormoran ne possède presque pas prédateur naturel dans les rivières, l'augmentation de sa population est très importante, la seule limite de l'expansion de sa population c'est la quantité de poisson présent dans les milieux aquatiques et une fois les populations de poisson diminuées cet oiseau peut changer facilement de bassin versant ou de tronçon de cours d'eau, alors que les poissons sont figés dans leur élément aquatique qui est déjà contraint, (les dernières de sécheresse et de hausse de température de l’eau ajoute encore un paramètre qui met à mal les populations de poissons) Quand on ne mentionne presque pas de prédateur, en réalité, il en existe un le pygargue à queue blanche. Mais cette espèce population est très faible en France. Une réintroduction sur le lac Léman est en cours, d’autres espèces peuvent aussi s’alimenter des cormorans mais au stade juvénile uniquement. Mais les moyens budgétaires sont plus que limiter
  • depuis quelques années le grand cormoran reste à l'année sur les rivières de l'axe Durance. On peut en compter en plein été une trentaine rien qu'à la confluence Verdon Durance. D'une présence hivernale, la présence de cet oiseau est maintenant pérenne ce qui augmente la pression sur les poissons. En Hiver on peut compter jusqu'à plus de 200 individus sur la confluence Verdon Durance, sans compter Esparron et sur le linéraire du Bas Verdon.
  •  les milieux sont déjà tellement en souffrance, manque d'eau, problème de continuité écologique, trop de prélèvements d'eau, une température de l'eau trop haute, les problèmes d'hydromorphologie, ... Une pression supplémentaire n'est plus possible si nous ne pouvons pas réguler,
  • si on prend le SDAGE Rhône Méditerranée 2022-2027, (document validé suite à une consultation du public et validé par le Préfet de Bassin) quasiment la totalité des bassins versants ont des pressions anthropiques identifiées. D'ailleurs, sans aller jusqu'à la densité de poissons, le label bon état écologique des cours d'eau ne compte qu'une cinquante de cours d'eau actuellement, ce qui atteste du faible nombre de milieu conforme. (Sachant que ce label se limite à la présence / absence de pression) Sur un territoire représentant plus 1/5 du territoire métropolitain, c'est peu de cours d'eau conforme, alors ajouter une pression n'est plus possible pour assurer la pérennité des fonctionnalités des milieux aquatiques,
  • l'Etat ne propose aucune autre solution que celle de réguler cette espèce sur notre territoire. En effet, pour donner suite aux différents échanges avec d'autres AAPPMA nous avons repris l'idée de mettre en place des fils tendus sur les cours d'eau. On fait ça depuis 2018. En raison des débits importants, nous n’avons pas pu en mettre pour la saison 2024-2025. On se limitait aux zones favorables à la reproduction de la truite fario. C'est efficace mais on reporte le problème et on accentue la pression sur d'autres secteurs. En parallèle, quand nous avions les autorisations de tir, nous réalisions des campagnes de régulation, cela prend du temps car, les oiseaux se déplacent énormément et avec le tir avec billes en acier, il faut être assez proche pour avoir une bonne efficacité, ce qui complique la tâche. Ensuite, nous inspections l'estomac des oiseaux. Systématiquement il y a du poisson dedans, truite fario, gardon, chevesne, .... C'est énormément d'heure de bénévolat,
  • notre AAPPMA avec l'aide de la Fédération de Pêche du Var a fait de nombreux travaux et étude pour améliorer les capacités d'accueil des poissons sur notre territoire, la présence en masse de cormoran risque de limiter l'augmentation des densités de poisson, alors que nous avons reçu de l'argent public pour réaliser ces travaux et avec la bénédiction des services de l'Etat,
  • à la vue de l'expansion de la zone de nidification de cette espèce, il y a un besoin d'avoir une politique européenne, notamment avec les pays nordiques où cette espèce possède sa plus grande zone de nidification et la régulation sur l'ensemble du continent devient une nécessité. L'Homme provoque des dérèglements par ses activités, il faut pouvoir se donner les moyens de pouvoir réguler les effets de certaines "surprotection" et être réactif pour ne pas "sacrifier" les cours d'eau sous des prétextes dogmatiques qui malheureusement ne sont pas intégrés par le grand public pour les milieux aquatiques ! 

 

 

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